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-->
<manualpage metafile="ssl_intro.xml.meta">
<summary>
<p>Ce chapitre en guise d'introduction est destiné aux lecteurs pour lesquels
le Web, HTTP et Apache sont familiers, mais ne sont pas des experts en matière
de sécurité. Il n'a pas la prétention d'être un guide détaillé sur le
protocole SSL, il ne traitera pas non plus des techniques spécifiques de gestion
des certificats dans une organisation, ni des importants problèmes légaux de
brevets ou des restrictions d'importation ou d'exportation. Il se veut plutôt
une base de travail pour les utilisateurs de <module>mod_ssl</module> en
rassemblant différents concepts, définitions et exemples comme point de départ
pour une exploration plus détaillée.</p>
</summary>
<section id="cryptographictech">
<title>Techniques de chiffrement</title>
<p>La maîtrise de SSL nécessite la compréhension des algorithmes de
chiffrement, des fonctions relatives aux empreintes de messages (comme les
fonctions de type hash ou non réversibles), et des signatures numériques. Ces
techniques pourraient faire l'objet d'un ouvrage à elles seules (voir par
exemple [<a href="#AC96">AC96</a>]) et constituent les bases de la
confidentialité, de l'intégrité et de l'authentification.</p>
<section id="cryptographicalgo">
<title>Algorithmes de chiffrement</title>
<p>Supposons qu'Alice veuille envoyer un message à sa banque pour
transférer une certaine somme. Alice souhaiterait que le message soit
privé, car il contient des informations comme son numéro de compte et le
montant du transfert. Une solution consisterait à utiliser un algorithme de
chiffrement, technique qui permet de remplacer un message par sa version
chiffrée, illisible jusqu'à ce qu'elle soit déchiffrée.
Sous sa forme chiffrée,
le message ne peut être déchiffré qu'en utilisant une clé secrète. Sans la
clé, le message est inutilisable : les bons algorithmes de chiffrement
rendent si difficile la restitution du texte original par des intrus que
ceux-ci y gaspilleraient leurs efforts.</p>
<p>Il existe deux catégories d'algorithmes de chiffrement : conventionnel
ou à clé publique.</p>
<dl>
<dt>Chiffrement conventionnel</dt>
<dd>aussi connu sous le nom de chiffrement symétrique, il nécessite le
partage d'une clé entre l'expéditeur et le destinataire : une portion
d'information secrète permettant de chiffrer et déchiffrer un message.
Tant que cette clé reste secrète, personne à part l'expéditeur et le
destinataire ne peut lire le message. Si Alice et sa banque partagent une
clé secrète, ils peuvent donc s'envoyer l'un à l'autre des messages privés.
Le fait de partager une clé entre l'expéditeur et le destinataire avant
de communiquer, tout en la maintenant secrète vis à vis des autres, peut
toutefois poser des problèmes.</dd>
<dt>Chiffrement à clé publique</dt>
<dd>aussi connu sous le nom de chiffrement asymétrique, il résoud le
problème d'échange de clé en définissant un algorithme qui utilise deux
clés, chacune d'entre elles pouvant être utilisée pour chiffrer un message.
Si une des clés a été utilisée pour chiffrer le message, on doit utiliser
l'autre clé pour le déchiffrer. Il est ainsi possible de recevoir des
messages sécurisés simplement en rendant publique une des clés (la clé
publique), et en gardant l'autre clé secrète (la clé privée).</dd>
</dl>
<p>Tout le monde peut chiffrer un message en utilisant la clé publique,
mais seul le propriétaire de la clé privée sera en mesure de le lire. De
cette façon, Alice peut envoyer des messages privés au propriétaire d'une
paire de clés (sa banque), en les chiffrant à l'aide de la clé publique.
Seule la banque sera en mesure de les déchiffrer.</p>
</section>
<section id="messagedigests">
<title>Empreinte d'un message</title>
<p>Bien qu'Alice puisse chiffrer son message pour le rendre privé, il
subsiste toujours le risque que quelqu'un puisse modifier le message
original ou le remplacer par un autre, afin d'effectuer le transfert de
fonds à son profit, par exemple. Une solution pour garantir l'intégrité du
message consisterait pour Alice à créer un résumé concentré de son message
qu'elle enverrait à sa banque avec ce dernier. A la réception du message,
la banque crée son propre résumé et le compare avec celui qu'Alice a
envoyé. Si les deux résumés sont identiques, le message reçu n'a pas
été modifié.</p>
<p>Un résumé tel que celui-ci est appelé
<dfn>empreinte numérique de message</dfn> (message digest),
<em>fonction irréversible</em> (one-way function) ou
<em>fonction de hashage</em> (hash function). Une empreinte de message
constitue une représentation courte et de longueur fixe, d'un message plus
long et de longueur variable. Les algorithmes de création d'empreintes sont
conçus pour produire une empreinte unique pour chaque message. Les
empreintes de messages sont conçues pour que la restitution du message
à partir de l'empreinte soit d'une difficulté insurmontable, et qu'il soit
(en théorie) impossible de trouver deux messages différents qui produisent
la même empreinte -- ce qui élimine la possibilité de remplacer un message
par un autre en conservant la même empreinte.</p>
<p>Trouver le moyen d'envoyer l'empreinte de manière sécurisée à la banque
constitue un autre défit auquel Alice doit faire face ; si l'empreinte
n'est pas envoyée de manière sécurisée, son intégrité peut être compromise,
et avec elle, la possibilité pour la banque de vérifier l'intégrité du
message original. L'intégrité du message ne peut être vérifiée que si
l'empreinte qui lui est associée est envoyée de manière sécurisée.</p>
<p>Une solution pour envoyer l'empreinte de manière sécurisée consiste à
l'inclure dans une signature numérique.</p>
</section>
<section id="digitalsignatures"><title>Signatures numériques</title>
<p>Quand Alice envoie un message à sa banque, cette dernière doit s'assurer
que le message a bien été envoyé par elle, pour éviter qu'un intrus puisse
effectuer une transaction sur son compte. Une <em>signature numérique</em>,
créée par Alice et incluse dans le message, permet d'atteindre cet
objectif.</p>
<p>Les signatures numériques peuvent être créées en chiffrant une empreinte de
message, ainsi que d'autres informations (comme un numéro d'ordre) avec la clé
privée de l'expéditeur. Bien que tout le monde puisse <em>déchiffrer</em> la
signature à l'aide de la clé publique, seul l'expéditeur connait la clé privée.
Ce qui implique que seul l'expéditeur peut avoir signé le message. Inclure
l'empreinte dans la signature entraîne que cette dernière n'est valable que
pour ce message ; ceci assure aussi l'intégrité du message car personne ne
peut modifier l'empreinte et ensuite signer le message.</p>
<p>Afin de se prémunir contre l'interception et la réutilisation de la
signature par un intrus quelques jours plus tard, la signature contient un
numéro d'ordre unique. Ceci protège la banque contre une plainte frauduleuse
de la part d'Alice alléguant qu'elle n'a pas envoyé le message --
elle seule peut l'avoir signé (non-répudiation).</p>
</section>
</section>
<!-- /cryptographictech -->
<section id="certificates">
<title>Certificats</title>
<p>Bien qu'Alice soit parvenue à envoyer un message privé à sa banque, après
l'avoir signé et avoir ainsi assuré l'intégrité du message, elle doit encore vérifier
qu'elle communique réellement avec la banque. C'est à dire qu'elle doit
s'assurer que la clé publique qu'elle utilise appartient bien à la paire de
clés de la banque, et non à celle d'un intrus.
De même, la banque doit vérifier que la
signature du message a bien été construite avec la clé privée d'Alice.</p>
<p>Si chaque partie possède un certificat qui valide l'identité de l'autre,
confirme la clé publique, et est signé par un organisme de confiance, alors
les deux protagonistes peuvent être sûrs que la personne avec laquelle ils
communiquent est bien celle avec laquelle ils désirent le faire. Un tel
organisme de confiance s'appelle une <em>Autorité de Certification</em>, et
on utilise les certificats à des fins d'authentification.</p>
<section id="certificatecontents">
<title>Contenu d'un certificat</title>
<p>Un certificat associe une clé publique avec l'identité réelle d'un
individu, d'un serveur, ou d'une autre entité plus connue sous le nom de
sujet. Comme on le voit dans le <a href="#table1">Tableau 1</a>, les
information concernant le sujet comprennent des informations
d'identification (le nom distinctif ou distinguished name - dn), ainsi que
la clé publique. Il comporte aussi l'identification et la signature de
l'autorité de certification qui a délivré le certificat, ainsi que la
période de validité de ce dernier. Il peut aussi contenir des informations
supplémentaires (ou extensions) telles que des informations de gestion
destinées à l'autorité de certification, comme un numéro de série.</p>
<section id="table1">
<title>Tableau 1: Information contenues dans un certificat</title>
<table>
<columnspec><column width=".35"/><column width=".35"/>
</columnspec>
<tr><th>Sujet</th>
<td>Nom distinctif, Clé publique</td></tr>
<tr><th>Fournisseur</th>
<td>Nom distinctif, Signature</td></tr>
<tr><th>Période de validité</th>
<td>Pas avant, Pas après</td></tr>
<tr><th>Informations de gestion</th>
<td>Version, Numéro de série</td></tr>
<tr><th>Extensions</th>
<td>Contraintes de base, Drapeaux Netscape, etc.</td></tr>
</table>
</section>
<p>Un nom distinctif sert à fournir une identité dans un contexte
spécifique -- par exemple, un individu peut posséder un certificat
personnel, et aussi un certificat en tant qu'employé. Les noms distinctifs
doivent respecter le standard X509 [<a href="#X509">X509</a>], qui définit
les champs, les noms de champs, et les abréviations utilisées pour faire
référence aux champs (voir <a href="#table2">Tableau 2</a>).</p>
<section id="table2">
<title>Tableau 2: Informations contenues dans le nom distinctif</title>
<table border="1">
<columnspec><column width=".25"/><column width=".15"/>
<column width=".3"/><column width=".25"/></columnspec>
<tr><th>Champ du DN</th>
<th>Abrév.</th>
<th>Description</th>
<th>Exemple</th></tr>
<tr><td>Nom complet (Common Name)</td>
<td>CN</td>
<td>Nom certifié</td>
<td>CN=Joe Average</td></tr>
<tr><td>Organisation or Entreprise</td>
<td>O</td>
<td>Nom est associé à cette<br />organisation</td>
<td>O=Snake Oil, Ltd.</td></tr>
<tr><td>Unité organisationnelle (Organizational Unit)</td>
<td>OU</td>
<td>Nom est associé avec cette <br />unité organisationnelle,
par exemple un département</td>
<td>OU=Research Institute</td></tr>
<td>L</td>
<td>Nom est localisé dans cette ville</td>
<td>L=Snake City</td></tr>
<td>ST</td>
<td>ST=Desert</td></tr>
<tr><td>Pays</td>
<td>C</td>
<td>Nom est localisé dans ce pays (code ISO)</td>
<td>C=XZ</td></tr>
</table>
</section>
<p>Une autorité de certification peut définir une contrainte spécifiant
quels champs du nom distinctif sont optionnels et lesquels sont
obligatoires. Elle peut aussi imposer des contraintes sur le contenu des
champs, ce que peuvent aussi faire les utilisateurs de certificats. Par
exemple, un navigateur Netscape peut exiger, dans le cas d'un certificat
de serveur, que le nom complet (Common Name) corresponde à un nom générique
contenant le nom de domaine du serveur, comme
<p>Le format binaire d'un certificat est défini en utilisant la
notation ASN.1 [<a href="#X208">X208</a>] [<a href="#PKCS">PKCS</a>].
Cette notation definit la manière de spécifier les contenus, et les règles
d'encodage définissent la manière dont ces information sont converties au
format binaire. L'encodage binaire du certificat est défini par les Règles
d'Encodage Distinctives (Distinguished Encoding Rules - DER), qui se basent
d'une manière plus générale sur les Règles d'Encodage de Base (Basic
Encoding Rules - BER). Pour les transmissions qui ne supportent pas le
format binaire, ce dernier peut être converti au format ASCII en utilisant
le codage Base64 [<a href="#MIME">MIME</a>]. Lorsqu'il est placé entre des
délimiteurs de début et de fin (comme ci-dessous), on dit que le certificat
est encodé au format PEM ("Privacy Enhanced Mail").</p>
<example>
<pre>-----BEGIN CERTIFICATE-----
MIIC7jCCAlegAwIBAgIBATANBgkqhkiG9w0BAQQFADCBqTELMAkGA1UEBhMCWFkx
FTATBgNVBAgTDFNuYWtlIERlc2VydDETMBEGA1UEBxMKU25ha2UgVG93bjEXMBUG
A1UEChMOU25ha2UgT2lsLCBMdGQxHjAcBgNVBAsTFUNlcnRpZmljYXRlIEF1dGhv
cml0eTEVMBMGA1UEAxMMU25ha2UgT2lsIENBMR4wHAYJKoZIhvcNAQkBFg9jYUBz
bmFrZW9pbC5kb20wHhcNOTgxMDIxMDg1ODM2WhcNOTkxMDIxMDg1ODM2WjCBpzEL
MAkGA1UEBhMCWFkxFTATBgNVBAgTDFNuYWtlIERlc2VydDETMBEGA1UEBxMKU25h
a2UgVG93bjEXMBUGA1UEChMOU25ha2UgT2lsLCBMdGQxFzAVBgNVBAsTDldlYnNl
cnZlciBUZWFtMRkwFwYDVQQDExB3d3cuc25ha2VvaWwuZG9tMR8wHQYJKoZIhvcN
AQkBFhB3d3dAc25ha2VvaWwuZG9tMIGfMA0GCSqGSIb3DQEBAQUAA4GNADCBiQKB
vKR+yy5DGQiijsH1D/j8HlGE+q4TZ8OFk7BNBFazHxFbYI4OKMiCxdKzdif1yfaa
lWoANFlAzlSdbxeGVHoT0K+gT5w3UxwZKv2DLbCTzLZyPwIDAQABoyYwJDAPBgNV
HRMECDAGAQH/AgEAMBEGCWCGSAGG+EIBAQQEAwIAQDANBgkqhkiG9w0BAQQFAAOB
gQAZUIHAL4D09oE6Lv2k56Gp38OBDuILvwLg1v1KL8mQR+KFjghCrtpqaztZqcDt
2q2QoyulCgSzHbEGmi0EsdkPfg6mp0penssIFePYNI+/8u9HT4LuKMJX15hxBam7
-----END CERTIFICATE-----</pre>
</example>
</section>
<section id="certificateauthorities">
<title>Autorités de certification</title>
<p>En vérifiant les informations contenues dans une demande de certificat
avant de l'accorder, l'autorité de certification s'assure de l'identité du
propriétaire de la clé privée issue de sa paire de clés. Par exemple, Si
Alice demande un certificat personnel, l'autorité de certification doit
d'abord s'assurer qu'elle correspond vraiment à la personne à laquelle
la demande de certificat fait référence.</p>
<section id="certificatechains">
<title>Chaînes de certification</title>
<p>Une autorité de certification peut aussi émettre un certificat à
destination d'une
autre autorité de certification. Pour vérifier un certificat, Alice
peut être amenée à vérifier le certificat de l'émetteur pour chaque
autorité de certification parente, jusqu'à ce qu'elle en atteigne une
en qui elle a confiance. Elle peut aussi ne faire confiance qu'aux
certificats faisant l'objet d'une chaîne limitée d'émetteurs, afin
de réduire le risque de rencontrer un "mauvais" certificat dans la
chaîne.</p>
</section>
<section id="rootlevelca">
<title>Création d'une autorité de certification racine</title>
<p>Comme indiqué plus haut, chaque certificat nécessite la validation
de l'identité du sujet par un émetteur de certificats
de niveau supérieur, et ceci en
remontant jusqu'à l'Autorité de Certification (CA) racine. Ceci pose un
problème : qui va se porter garant du certificat de l'autorité racine
qui ne possède pas d'émetteur de certificat ? C'est uniquement dans ce
cas que le certificat est auto-signé, l'émetteur du certificat et son
sujet étant confondus. Les navigateurs sont préconfigurés avec une
liste d'autorités de certification de confiance, mais il est important
d'être extrèmement prudent avant de faire confiance à un certificat
auto-signé. La large publication d'une clé publique par l'autorité
racine réduit cependant les risques encourus
en faisant confiance à cette clé --
si quelqu'un publiait une clé en se faisant passer pour l'autorité, il
serait vite démasqué.</p>
se sont proclamées elles-mêmes Autorités de Certification. Ces
compagnies proposent les services suivant :</p>
<ul>
<li>Vérification des demandes de certificats</li>
<li>Traitement des demandes de certificats</li>
<li>Emission et gestion des certificats</li>
</ul>
<p>Vous pouvez aussi créer votre propre autorité de certification. Bien
que risqué dans l'environnement de l'Internet, ceci peut s'avérer utile
dans un Intranet, où l'organisme peut vérifier facilement les identités
des individus et des serveurs.</p>
</section>
<section id="certificatemanagement">
<title>Gestion des certificats</title>
<p>Constituer une autorité de certification représente une
responsabilité qui nécessite une solide infrastructure administrative,
technique et gestionnaire. Les autorités de certification ne se
contentent pas d'émettre des certificats, elles doivent aussi les gérer
-- à savoir elles déterminent leur durée de validité, elles les
renouvellent, et elles maintiennent des listes de certificats qui ont
été émis dans le passé mais ne sont plus valides (Listes de révocations
de certificats, ou CRLs).</p>
<p>Par exemple, si Alice est titulaire d'un certificat en tant
qu'employée d'une compagnie, mais vient de quitter cette compagnie,
son certificat doit être révoqué. Comme les certificats ne sont émis
qu'après vérification de l'identité du sujet, et peuvent être envoyés
à tous ceux avec lesquels le sujet peut communiquer, il est impossible
de discerner à partir du seul certificat s'il a été révoqué. Pour
vérifier la validité d'un certificat, il est donc nécessaire de
contacter l'autorité de certification qui l'a émis afin de pouvoir
consulter ses listes de révocations de certificats -- ce qui n'est
en général pas une partie automatique du processus.</p>
<note><title>Note</title>
<p>Si votre autorité de certification ne fait pas partie de la liste
des autorités de confiance de votre navigateur, il faut enregistrer le
certificat de l'autorité de certification dans ce dernier, ce qui lui
permettra de valider les certificats de serveurs signés par cette
autorité de certification. Ceci peut être dangereux, car une fois le
certificat enregistré, le navigateur acceptera tous les certificats
signés par cette autorité de certification.</p>
</note>
</section>
</section>
<!-- /certificateauthorities -->
</section>
<!-- /certificates -->
<section id="ssl">
<title>Couche Points d'Accès Sécurisés - Secure Sockets Layer (SSL)</title>
<p>Le protocole Couche Points d'Accès Sécurisés est une couche protocolaire
qui pourrait s'intercaler entre un protocole d'une couche réseau orientée
SSL fournit une communication sécurisée entre client et serveur en permettant
l'authentification mutuelle, l'utilisation des signatures numériques pour la
vérification de l'intégrité des données, et le chiffrement pour la
confidentialité.</p>
<p>Ce protocole est conçu pour supporter un grand choix d'algorithmes
spécifiques utilisés pour la cryptographie, les empreintes et les signatures.
Ceci permet la sélection d'un algorithme pour des serveurs spécifiques en
respectant la légalité, les règles d'exportation ou autres contraintes, et
permet aussi au protocole de tirer parti des nouveaux algorithmes. Ces choix
font l'objet d'une négociation entre client et serveur lors de
l'établissement de la session protocolaire.</p>
<section id="table4">
<title>Tableau 4: Versions du protocole SSL</title>
<table border="1">
<columnspec><column width=".15"/><column width=".2"/>
<column width=".30"/><column width=".25"/></columnspec>
<tr><th>Version</th>
<th>Source</th>
<th>Description</th>
<th>Navigateurs supportés</th></tr>
<tr><td>SSL v2.0</td>
<td>Standard du fournisseur (de Netscape Corp.) [<a href="#SSL2"
>SSL2</a>]</td>
<td>Premier protocole SSL pour lequel il existe des implémentations</td>
- MS IE 3.x<br />
<tr><td>SSL v3.0</td>
<td>Projet Internet arrivé à expiration (de Netscape Corp.) [<a href="#SSL3"
>SSL3</a>]</td>
<td>Comporte des révisions permettant de prévenir certaines attaques de
sécurité spécifiques, ajout de chiffrements non RSA, et support des
chaînes de certification</td>
<tr><td>TLS v1.0</td>
<td>Standard proposé pour l'Internet (de l'IETF) [<a href="#TLS1"
>TLS1</a>]</td>
<td>Révision de SSL 3.0 pour mettre à jour la couche MAC vers HMAC,
ajout du bourrage de bloc pour le chiffrement de bloc, standardisation
de l'ordonnancement des messages et plus de messages d'alerte.</td>
</table>
</section>
<p>Il existe plusieurs versions du protocole SSL, comme le montre le
<a href="#table4">Tableau 4</a>. Comme indiqué dans ce dernier, un des apports
de SSL 3.0 est le support du chargement des chaînes de certification. Cette
fonctionnalité permet à un serveur de passer au navigateur un certificat de
serveur accompagné du certificat de l'émetteur. Le chargement de la
chaîne permet aussi au navigateur de valider le certificat du serveur, même si
les certificats de l'autorité de certification ne sont pas installés pour les
émetteurs intermédiaires, car ils sont inclus dans la chaîne de certification.
SSL 3.0 sert de base au standard du protocole Sécurité de la Couche Transport
ou Transport Layer Security
[<a href="#TLS1">TLS</a>], actuellement en développement au sein de
l'Internet Engineering Task Force (IETF).</p>
<section id="session">
<title>Etablissement d'une session</title>
<p>La session SSL est établie en suivant une séquence d'échanges
d'informations entre client et serveur, comme le montre la
<a href="#figure1">Figure 1</a>. Cette séquence peut varier, selon que
le serveur est configuré pour fournir un certificat de serveur ou
réclame un certificat client. Bien que dans certains cas, des étapes
d'échanges d'informations supplémentaires soient nécessaires pour la
gestion des informations de chiffrement, cet article résume un scénario
courant. Se reporter aux spécifications SSL pour avoir la liste de
toutes les possibilités.</p>
<note><title>Note</title>
<p>Une fois la session SSL établie, elle peut être réutilisée. Ceci
permet d'éviter la perte de performances due à la répétition des nombreuses
étapes nécessaires à l'établissement d'une session. Pour parvenir à ceci,
le serveur assigne un identifiant de session unique à chaque session SSL ;
cet identifiant est mis en cache dans le serveur et le client peut
l'utiliser pour des connexions ultérieures afin de réduire la durée des
échanges d'informations (et ceci jusqu'à ce que l'identifiant de session
arrive à expiration dans le cache du serveur).</p>
</note>
<p class="figure">
height="327" /><br />
<a id="figure1" name="figure1"><dfn>Figure 1</dfn></a> : Séquence
simplifiée d'échanges d'informations SSL</p>
<p>Les éléments de la séquence d'échanges d'informations, tels qu'ils
sont utilisés par le client et le serveur, sont énumérés ci-après :</p>
<ol>
<li>Négociation de la suite de chiffrement à utiliser durant le transfert des données</li>
<li>Elaboration et échange d'une clé de session entre le client et le serveur</li>
<li>Authentification éventuelle du serveur par le client</li>
<li>Authentification éventuelle du client par le serveur</li>
</ol>
<p>La première étape, la négociation de la suite de chiffrement, permet au
client et au serveur de choisir une suite de chiffrement qu'ils supportent
tous les deux. La spécification du protocole SSL 3.0 définit 31 suites de
chiffrement. Une suite de chiffrement se compose des éléments
suivants :</p>
<ul>
<li>Méthode d'échange de la clé</li>
<li>Chiffrement du transfert des données</li>
<li>Empreinte du message servant à créer le code d'authentification du
message (MAC)</li>
</ul>
<p>Ces trois éléments sont décrits dans les sections suivantes.</p>
</section>
<section id="keyexchange">
<title>Méthode d'échange de la clé</title>
<p>La méthode d'échange de la clé définit la manière
dont la clé de chiffrement
symétrique secrète et partagée utilisée pour le transfert des données de
l'application sera acceptée par le client et le serveur. SSL 2.0 utilise
l'échange de clé RSA seulement, tandis que SSL 3.0 supporte tout un choix
d'algorithmes d'échange de clé incluant l'échange de clé RSA (quand les
certificats sont utilisés), et l'échange de clés Diffie-Hellman (pour
échanger des clés sans certificat, ou en l'absence de communication
préalable entre le client et le serveur).</p>
<p>Les signatures numériques constituent une variante dans le choix des
méthodes d'échange de clé -- utiliser les signatures ou pas, et dans
l'affirmative, quel genre de signatures utiliser. La signature à l'aide
d'une clé privée fournit une protection contre une attaque
"man-in-the-middle" au cours de laquelle
l'échange d'informations destiné à générer la
clé partagée peut être intercepté [<a href="#AC96">AC96</a>, p516].</p>
</section>
<section id="ciphertransfer">
<title>Chiffrement du transfert de données</title>
<p>Comme décrit plus haut, SSL utilise le chiffrement symétrique
conventionnel pour chiffrer les messages au cours d'une session. Il existe
neuf choix possibles pour le chiffrement, y compris l'option du transfert
non chiffré :</p>
<ul>
<li>Pas de chiffrement</li>
<li>Chiffrement en continu (Stream Ciphers)
<ul>
<li>RC4 avec clés de 40 bits</li>
<li>RC4 avec clés de 128 bits</li>
</ul></li>
<li>Chiffrement par blocs CBC (CBC Block Ciphers)
<ul><li>RC2 avec clé de 40 bits</li>
<li>DES avec clé de 40 bits</li>
<li>DES avec clé de 56 bits</li>
<li>Triple-DES avec clé de 168 bits</li>
<li>Idea (clé de 128 bits)</li>
<li>Fortezza (clé de 96 bits)</li>
</ul></li>
</ul>
<p>"CBC" signifie Cipher Block Chaining (Chaînage de blocs chiffrés),
c'est à dire qu'une portion du bloc de texte chiffré précédent est utilisée
pour le chiffrement du bloc courant. "DES" signifie Data Encryption
Standard (Standard de Chiffrement des Données)
[<a href="#AC96">AC96</a>, ch12], et possède de nombreuses variantes
(telles que DES40 et 3DES_EDE). Parmi les algorithmes disponibles, "Idea"
est actuellement un des meilleurs et des plus puissants sur le plan
cryptographique, et "RC2" est un algorithme propriétaire de RSA DSI
[<a href="#AC96">AC96</a>, ch13].</p>
</section>
<section id="digestfuntion">
<title>Fonction de création d'empreinte</title>
<p>Le choix d'une fonction de création d'empreinte détermine la manière
dont une empreinte est créée à partir d'une unité de données. SSL supporte
les fonctions suivantes :</p>
<ul>
<li>Pas d'empreinte (choix Null)</li>
<li>MD5, une empreinte de 128 bits</li>
<li>Algorithme d'Empreinte Sécurisée (Secure Hash Algorithm - SHA-1), une
empreinte de 160 bits</li>
</ul>
<p>On utilise l'empreinte de message pour créer un Code d'Authentification
de Message (Message Authentication Code - MAC) qui est chiffré avec le
message afin de vérifier son intégrité et de se protéger contre les
attaques de type "rejeu".</p>
</section>
<section id="handshake">
<title>Protocole de la séquence d'échanges d'informations</title>
<p>La séquence d'échanges d'informations utilise trois protocoles :</p>
<ul>
<li>Le <dfn>Protocole d'échanges d'informations SSL</dfn> pour établir
la session SSl entre le client et le serveur.</li>
<li>Le <dfn>Protocole de spécification du chiffrement SSL</dfn> pour
l'agrément effectif de la suite de chiffrement à utiliser
pour la session.</li>
<li>Le <dfn>Protocole d'alertes SSL</dfn> pour la transmission de
messages d'erreur SSL entre le client et le serveur.</li>
</ul>
<p>Ces protocoles, ainsi que les données du protocole de l'application,
sont encapsulés dans le <dfn>Protocole d'enregistrement SSL
(SSL Record Protocol)</dfn>, comme
le montre la <a href="#figure2">Figure 2</a>. Un protocole encapsulé est
tranféré en tant que données par le protocole de la couche de niveau
inférieur, qui ne se préoccupe pas du contenu des données. Le protocole
encapsulé n'a aucune connaissance du protocole sous-jacent.</p>
<p class="figure">
height="217" /><br />
<a id="figure2" name="figure2"><dfn>Figure 2</dfn></a>:
Pile du protocole SSL</p>
<p>L'encapsulation des protocoles de contrôle SSL dans le protocole
d'enregistrement signifie que si une session active est renégociée, les
protocoles de contrôle seront transmis de manière sécurisée. S'il n'y
avait pas de session préalable, la suite de chiffrement Null est utilisée,
ce qui signifie que les messages ne seront pas chiffrés et ne possèderont
pas d'empreinte d'intégrité, jusqu'à ce que la session ait été établie.</p>
</section>
<section id="datatransfer">
<title>Transmission des données</title>
<p>Le protocole d'enregistrement SSL, comme le montre la
<a href="#figure3">Figure 3</a>, est utilisé pour transmettre les données
de l'application et les données de contrôle SSL entre le client et le
serveur, les données étant nécessairement fragmentées en éléments plus
petits, ou plusieurs messages de données avec protocole de niveau
supérieur pouvant être combinés en un seul élément. Ce protocole peut
joindre des signatures d'empreintes, compresser et chiffrer ces éléments
avant de les transmettre en utilisant le protocole fiable de transport
sous-jacent (Note : actuellement, aucune implémentation majeure de SSL
n'inclut le support de la compression).</p>
<p class="figure">
height="323" /><br />
<a id="figure3" name="figure3"><dfn>Figure 3</dfn></a>:
Protocole d'enregistrement SSL</p>
</section>
<section id="securehttp">
<title>Sécurisation des communications HTTP</title>
<p>Une des utilisations courantes de SSL est la sécurisation des
communication HTTP sur le Web entre un navigateur et un serveur web. Ceci
n'exclut pas l'utilisation de HTTP non sécurisé - la version sécurisée
(appelée HTTPS) est identique à du vrai HTTP sur SSL,
mais utilise le préfixe
d'URL <code>https</code> au lieu de <code>http</code>, et un port
de serveur différent (par défaut le port 443).
Ceci constitue pour une large part
ce qu'apporte <module>mod_ssl</module> au serveur web Apache.</p>
</section>
</section>
<!-- /ssl -->
<section id="references">
<title>Références</title>
<dl>
<dt><a id="AC96" name="AC96">[AC96]</a></dt>
<dd>Bruce Schneier, <q>Applied Cryptography</q>, 2nd Edition, Wiley,
1996. Voir <a href="http://www.counterpane.com/"
>http://www.counterpane.com/</a> pour diverses autres productions de Bruce
Schneier.</dd>
<dt><a id="X208" name="X208">[X208]</a></dt>
<dd>ITU-T Recommendation X.208, <q>Specification of Abstract Syntax Notation
One (ASN.1)</q>, 1988. Voir par exemple <a
href="http://www.itu.int/rec/recommendation.asp?type=items&lang=e&parent=T-REC-X.208-198811-I"
>http://www.itu.int/rec/recommendation.asp?type=items&lang=e&parent=T-REC-X.208-198811-I</a>.
</dd>
<dt><a id="X509" name="X509">[X509]</a></dt>
<dd>ITU-T Recommendation X.509, <q>The Directory - Authentication
Framework</q>. Voir par exemple <a
</dd>
<dt><a id="PKCS" name="PKCS">[PKCS]</a></dt>
<dd><q>Public Key Cryptography Standards (PKCS)</q>,
RSA Laboratories Technical Notes, Voir <a
<dt><a id="MIME" name="MIME">[MIME]</a></dt>
<dd>N. Freed, N. Borenstein, <q>Multipurpose Internet Mail Extensions
(MIME) Part One: Format of Internet Message Bodies</q>, RFC2045.
Voir par exemple <a href="http://ietf.org/rfc/rfc2045.txt"
<dt><a id="SSL2" name="SSL2">[SSL2]</a></dt>
<dt><a id="SSL3" name="SSL3">[SSL3]</a></dt>
<dd>Alan O. Freier, Philip Karlton, Paul C. Kocher, <q>The SSL Protocol
Version 3.0</q>, 1996. Voir <a
<dt><a id="TLS1" name="TLS1">[TLS1]</a></dt>
<dd>Tim Dierks, Christopher Allen, <q>The TLS Protocol Version 1.0</q>,
1999. Voir <a href="http://ietf.org/rfc/rfc2246.txt"
</dl>
</section>
<!-- /references -->
</manualpage>